Présentation du traitement
Pourquoi suivre un traitement par oxygénothérapie ?
- L’air ambiant contient 21% d’oxygène, ce qui peut être insuffisant lorsqu’on a une maladie respiratoire et/ou cardiaque. En effet, la quantité d’oxygène dans le sang peut être insuffisante lorsque les poumons ne fonctionnent pas correctement pour absorber l’oxygène de l’air.
- L’oxygénothérapie consiste à augmenter la quantité d’oxygène dans l’air qui arrive jusqu’aux poumons.
- Votre enfant peut nécessiter une oxygénothérapie à court terme lors de périodes d’exacerbation (période courte d’aggravation de la maladie) ou à long terme si sa maladie est responsable d’un taux d’oxygène dans le sang insuffisant.
- La nécessité d’une oxygénothérapie au long cours est déterminée par la réalisation d’un enregistrement continu de la saturation en oxygène (oxymétrie). Cet enregistrement de la saturation en oxygène peut se faire à l’aide d’un oxymètre de pouls, un petit appareil qui mesure le taux d’oxygène dans le sang à partir d’un capteur placé sur le doigt ou le pied. (voir page oxymétrie/échanges gazeux transcutanés).
Comment est réalisé ce traitement ?
Au domicile, l’oxygénothérapie à long terme est délivrée par plusieurs moyens possibles :
- Concentrateurs (ou extracteurs) d’oxygène
Il s’agit d’appareils permettant de concentrer l’oxygène de l’air ambiant à plus de 90%.- Les concentrateurs classiques (ou fixes) se présentent sous la forme d’un meuble sur roulettes pesant 14 à 25 kg. Les concentrateurs mobiles pèsent 2 à 4 kg pour les concentrateurs portables (dans un sac en bandoulière par exemple) et 8 à 10 kg pour les concentrateurs transportables (sur un chariot).
- Un compresseur permettant de remplir des bouteilles d’oxygène peut être associé à un concentrateur fixe.
- Bouteilles d’oxygène gazeux :
Ces bouteilles d’oxygène comprimé sont en général utilisées en complément d’un concentrateur. Les bouteilles de 15 litres servent de réserve en cas de panne d’électricité ou du concentrateur. Des bouteilles de plus petit volume peuvent être utilisées pour la déambulation, pèsent 3 kg et assurent une autonomie de 2 heures environ pour un débit de 3 L/min. - Réservoirs d’oxygène liquide
L’oxygène liquide pur est stocké à -183°C dans des réservoirs isolés à double paroi, sous vide à faible pression. Ce système permet de stocker une très grande quantité d’oxygène sous un faible volume (1 litre de liquide libère 860 litres de gaz). L’appareil est composé d’un réservoir fixe de 30 ou 40 litres régulièrement rempli par le prestataire et d’un réservoir portable de 0,4 à 0,9 litre pour permettre à l’enfant de se déplacer.
L’oxygénothérapie peut être administrée par plusieurs interfaces lorsque la ventilation spontanée est conservée. Le choix de l’interface dépend de la quantité d’oxygène qu’il faut apporter. - Lunettes nasales, utilisées lorsque la quantité d’oxygène nécessaire est faible (0,1 à 3 litres par minute), généralement dans des situations stables.

- Masque simple, utilisé lorsque plus de 3 litres par minute sont nécessaires, souvent lors d’exacerbations modérées de la maladie.

- Masque haute concentration avec un réservoir, utilisé dans les situations nécessitant une concentration plus élevée d’oxygène (9 à 15 litres par minute), souvent en période d’aggravation aiguë de la maladie.

On peut également ajouter de l’oxygène à une ventilation non invasive en branchant l’oxygène soit au masque soit directement au ventilateur (voir page VNI).
L’ensemble des dispositifs est fourni en général par un prestataire de santé. Le prestataire s’occupe de la mise en place, de l’entretien régulier et de la livraison des dispositifs. Vous pouvez le contacter pour toute question sur l’utilisation ou l’entretien des équipements.
Quels effets secondaires peuvent survenir ?
Une sécheresse des voies aériennes et buccale peut apparaître avec une oxygénothérapie à long terme, favorisant des saignements de la muqueuse nasale.
Pour prévenir ces désagréments, il est essentiel d’utiliser un humidificateur en même temps que l’oxygénothérapie. Votre prestataire de santé pourra vous conseiller et vous fournir ce dispositif. Assurez-vous également que votre enfant boive suffisamment d’eau et, si nécessaire, appliquez une pommade hydratante dans le nez.
Une surveillance particulière est-elle nécessaire pendant le traitement ?
Si votre enfant bénéficie d’une oxygénothérapie à long terme, il est utile de mesurer régulièrement la saturation en oxygène à l’aide d’un oxymètre de pouls. Un enregistrement continu de la saturation de façon régulière est important pour réévaluer si l’oxygène administré est suffisant et d’ajuster le traitement si nécessaire
En cas d’exacerbation, si vous constatez que votre enfant présente des signes de difficultés respiratoires, tels que des essoufflements, une respiration rapide ou un changement de couleur de la peau (paleur ou bleuissement des lèvres et des extrémités), il est crucial de consulter rapidement un médecin, de préférence le médecin qui le suit.
- en période stable de la maladie, il faut surveiller le confort de votre enfant. Le débit (ou quantité) d’oxygène délivré est réévalué par oxymétrie.
- en période d’exacerbation, si vous en avez la possibilité, prenez la saturation de pouls de votre enfant et prenez contact avec le centre qui le suit ou le SAMU.